20 diapos X 20 secondes maxi par diapo = 6 minutes et 40 secondes précisément pour exposer quelque chose: le résultat d’un travail, un concept, une projet… La technique PECHA KUCHA (« conversation » en japonais) est un sport! Mobiliser son corps et son esprit (l’un ne va pas sans l’autre) pour présenter en un temps record un sujet qui peut être complexe, sophistiqué, pointu peut relever de l’exploit sportif.

La règle et ses conséquences

« Cette contrainte rhétorique (orale et visuelle) a été inventée par Astrid Klein1 et Mark Dytham2 (architectes installés à Tokyo), en réaction aux diaporamas (« PowerPoint ») interminables et ternes (provoquant ce qu’on appelle parfois « death by Powerpoint« ). »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Pecha_Kucha)
  • 20 diapositives élaborées avec le logiciel de votre choix.
  • 20 secondes (en moyenne) par diapositive, le tout devant durer 6 minutes 40
  1. Pas ou extrêmement peu de texte (en-dehors de mots clés)
  2. Des images ou photos particulièrement pensées: sobres, de bonne qualité et libres de droit!
  3. Pas d’animation, ou juste un zest (pas deux) pour appuyer précisément un point
  4. Un propos accessible, structuré, « millimétré »
  5. Un débit verbal et une voix « sous contrôle » (pas le plus facile…)
  6. SUCCÈS GARANTI!

Les bienfaits pédagogiques

Repenser la forme: les contraintes de l’exercice obligent le concepteur d’une présentation Pecha Kucha à réfléchir différemment pour produire une prestation orale courte, innovante et raffinée. Tel un réalisateur de film, il doit penser avant tout aux spectateurs, sans pour autant appauvrir son sujet. IL faudra être clair, précis et concis, voire percutant, incisif, choquant!

Repenser le fond, ou l’art de la vulgarisation, de la synthèse et de la rhétorique (rien que ça): s’obliger à revisiter son sujet avec un regard neuf, comme si vous le découvriez pour la première fois (plus facile à dire qu’à faire), en épurant son discours (éliminer le « blabla »), en le rendant accessible au plus grand nombre (pas de « jargonnage »), avec des phrases courtes. Un ton parfois décalé, avec des pointes d’humour, seront à une présentation réussie ce que le filet de citron est au tartare (de bœuf, d’aubergines… comme vous voulez).

Le « training », ou le fameux « faire et refaire »: un moyen d’amélioration et de mémorisation d’une efficacité redoutable, que ne renient pas nos amis pédagogues à tendance behaviouriste. Une présentation Pecha Kucha réussie, osons même dire maîtrisée, nécessite de l’entraînement. Filmez-vous, enregistrez-vous, invitez des proches à une avant-première… Bref, faîtes ce que vous voulez mais entraînez-vous!

Pour en (sa)voir plus, avec de bons conseils

Réaliser facilement un Pecha Kucha : outils gratuits et astuces

Des flopées d’exemples en vidéo

L’excellente fiche pédagogique de Polytechnique Montréal, Université d’Ingénierie

Article publié le 21/07/2021 par Stéphane GAUDE